À deux, c’est mieux!

-Ouf, on l’a échappé belle, dis-donc!

Amoureux et fier de la conduire, je roulais, la main gauche posée sur le volant, la main droite caressant la sienne. La radio jouait un tube. Pas encore vingt ans et déjà une vie de rêve! Nous descendions tranquillement la montagne en suivant la route qui serpentait. À gauche, il y avait la montagne rocailleuse, à droite le vide et, en contrebas, la mer à perte de vue, irisée par un soleil matinal qui chauffait doucement.

Soudain, dans un tournant, l’inconcevable est arrivé : l’auto a dérapé et a glissé rapidement vers le précipice. Silence total. Mes deux mains ont agrippé le volant. Tous les muscles de mon corps se sont tendus. L’auto a fait un tête-à-queue, a cogné la roche et s’est immobilisée contre la montagne. La radio a repris le tube.

Je l’ai regardée, elle était pâle.

-Comment as-tu réussi?

-Puisque l’arrière de la voiture dérivait à droite vers le vide, j’ai contre-braqué à droite pour qu’elle reste sur la route. Comme ça s’est passé très vite, la voiture a effectué un demi-tour, et nous nous -sommes retrouvés du côté de la montagne, dans le sens opposé.

-Si j’avais été au volant, la panique m’aurait empêchée de réfléchir au bon geste!

-Je me suis coupé de mes émotions, j’ai réfléchi une seconde et je suis passé à l’action.

-Et c’était la bonne action! En fait, les activités de ton cerveau ont suivi trois séquences : émotion dans l’hémisphère droit, réflexion dans l’hémisphère gauche, et action dans l’hémisphère droit. Tu as deux beaux hémisphères mon amour!

-Merci mon amour, à deux c’est mieux!

Carole Meyer

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